Un crocodile planté sur la manche, et soudain, une toute nouvelle signature derrière ce symbole. La marque mythique au reptile glisse dans d’autres mains, et avec elle, c’est tout l’écosystème du polo qui retient son souffle. La fièvre monte chez les puristes du style et les initiés du vestiaire chic : Lacoste vient d’être vendue.
Qui ose s’aventurer sur le territoire d’un emblème français, longtemps protégé par la même famille ? En coulisses, les ambitions s’aiguisent, les tractations se murmurent et l’acheteur s’apprête à secouer la tradition feutrée de Lacoste. Faut-il s’attendre à un magnat du luxe, à un industriel globe-trotter ou à un investisseur sorti de l’ombre ? L’intrigue s’invite jusque dans les rayons des boutiques.
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Plan de l'article
Le rachat de Lacoste : un tournant pour l’iconique marque au crocodile
Quand le groupe Maus Frères pose ses valises dans les bureaux de Lacoste, la planète mode retient son souffle. Les Suisses, déjà à la tête d’Aigle et Gant, viennent de s’offrir le crocodile pour une somme vertigineuse, plusieurs centaines de millions d’euros. À Paris, on observe. À travers la France, les commentaires fusent, et tout le prêt-à-porter anticipe la suite du scénario.
Ce rachat, orchestré depuis Genève, met un point final à une longue saga familiale. Après des années de débats internes, la cession du capital propulse Maus Frères au sommet d’un empire textile renouvelé. Mais la vente va bien au-delà d’une simple opération financière : elle rebat les cartes du pouvoir dans l’univers de la mode.
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- Lacoste intègre un portefeuille déjà garni de griffes comme Aigle et Gant.
- Avec un capital consolidé, le groupe vise de nouveaux horizons, en particulier l’Asie et l’Amérique du Nord.
- Le siège, traditionnellement français, s’aligne désormais sur les choix stratégiques du propriétaire suisse.
Le crocodile, né sur la terre battue des courts parisiens, franchit une nouvelle frontière. Il s’internationalise, porté par une volonté de croissance et la promesse de synergies avec les autres marques de Maus Frères. Tous les regards convergent désormais vers la direction : comment garder l’esprit Lacoste tout en accélérant la conquête des marchés ?
Qui se cache derrière le nouvel acquéreur ?
Un nom discret dans les rues calmes de Genève, une main de fer dans la gestion mondiale : Maus Frères. Ce groupe suisse, fondé à la toute fin du XIXe siècle, opère comme une société par actions simplifiée. Leur crédo : la réserve, toujours. Leur base genevoise pilote un portefeuille de marques internationales, de Manor à Aigle, et désormais le crocodile français.
À la barre, José Luis Duran. Passé par Carrefour, stratège reconnu, il orchestre la croissance. À ses côtés, Jean Daniel, héritier direct de la famille Maus, veille à la fois sur la tradition et la rentabilité. Ce tandem manie l’équilibre : préserver l’ADN suisse, tout en intégrant puissamment les marques à l’échelle mondiale.
- Maus Frères détient la majorité du capital via Lacoste SA.
- Gestion centralisée, stratégie internationale, gouvernance serrée : le modèle suisse s’invite désormais sous le signe du crocodile.
La gouvernance s’appuie sur la rapidité de décision et le partage entre les différentes griffes du groupe. Le statut de « société par actions simplifiée » garantit une flexibilité redoutable : peu de filtres, des décisions franches. Maus Frères ne fait pas que racheter : ils structurent, optimisent, propulsent.
Une question s’impose : jusqu’à quel point la méthode helvétique va-t-elle transformer Lacoste ? Les prochains mois s’annoncent décisifs, entre fidélité à l’histoire et virages stratégiques, sous la houlette de José Luis Duran et de son cercle rapproché.
Ce que cette opération révèle sur l’évolution du secteur du prêt-à-porter
Le prêt-à-porter n’a jamais autant bougé ses lignes. La vente de Lacoste à Maus Frères s’inscrit dans une vague de consolidation qui redéfinit les règles du jeu : désormais, ce sont les groupes multimarques qui dictent la cadence, mutualisent les moyens et affrontent la concurrence d’un marché global saturé.
Ce phénomène grandit à vue d’œil. LVMH, Kering, mais aussi des groupes moins exposés comme Maus Frères, alignent les acquisitions. Leur tactique : capter des griffes à la réputation solide, croiser les expertises, imposer une gouvernance centralisée.
- La structure en société par actions simplifiée favorise la réactivité des décisions.
- Atteindre la taille critique permet d’investir massivement dans la tech, la logistique ou le marketing.
La concurrence s’aiguise, et la pression sur les résultats devient quasi obsessionnelle. Chaque euro de chiffre d’affaires est disputé, chaque levier interne actionné. Même les monuments comme Pierre Cardin se réorganisent, cherchent des alliances, parfois un nouveau souffle.
C’est désormais le capital qui voyage, les frontières qui s’effacent. Paris, Genève, Milan : les centres de décision changent d’adresse, les marques traversent les frontières à grande vitesse. L’acquisition de Lacoste s’inscrit pleinement dans cette dynamique où seuls les groupes capables de conjuguer diversité et rapidité tirent leur épingle du jeu.
Quelles conséquences pour Lacoste et ses ambitions internationales ?
L’arrivée du groupe Maus Frères dans le rôle d’actionnaire principal insuffle un nouvel élan à Lacoste. L’enseigne, déjà présente dans plus de 120 pays, profite désormais de la puissance de frappe et des réseaux du propriétaire suisse.
Aux commandes, José Luis Durán vise la vitesse supérieure : accélération digitale, réinvention du réseau de boutiques, élargissement des collections. L’objectif : renforcer la notoriété et doper le chiffre d’affaires, tout en gardant intacte la singularité française de la marque.
- La présence s’intensifie en Asie et aux États-Unis, marchés jugés décisifs pour la rentabilité.
- Cap sur l’innovation textile et une distribution omnicanale renforcée grâce à des investissements ciblés.
La gestion du capital gagne en souplesse. Les recrutements se multiplient à Paris et dans les filiales : signe d’une montée en puissance sur toute la chaîne, de la création à la distribution. La collaboration entre Sophie Lacoste, Michel Lacoste et les nouveaux partenaires suisses permet de transmettre l’héritage, tout en ouvrant la porte à une gouvernance repensée.
Avec un chiffre d’affaires qui dépasse les deux milliards d’euros, Lacoste s’impose comme l’un des moteurs du secteur. L’ambition est claire : hisser le crocodile au sommet du lifestyle international, sans sacrifier l’esprit de René Lacoste. L’avenir s’écrit entre fidélité et audace, dans la tension féconde de ceux qui savent réinventer sans se trahir.